Fasciné par la Bretagne, André Dauchez s’est essentiellement attaché à rendre dans ses œuvres l’aspect pittoresque des bords de mer, empreints des variations subtiles de lumière. Les vacances passées en Bretagne dès 1890 dans la propriété familiale à l’entrée de l’Odet à Bénodet en compagnie de son beau-frère Lucien Simon, feront naître sa vocation de peintre. Très proche de ce dernier, ses premières œuvres emprunteront la palette sombre des artistes de la Bande noire, avant de s’éclaircir. Navigateur passionné, il scrute la côte bretonne des Cornouailles, principalement l’embouchure de l’Odet, dressant inlassablement le portrait fidèle de ces étendues d’eau où se reflètent, dans un jeu de clair-obscur, les lignes courbes des arbres baignant dans un grand ciel bleu. Au côté de Lucien Simon, André Dauchez fréquente les milieux artistiques éclairés. L’influence japonisante est palpable dans la perspective fuyante de ce paysage que le peintre réalise sur la commune de Gouesnac’h, connue pour cet affleurement rocheux de pierre blanche. Photographe et virtuose de la gravure, Dauchez apprécie les contrastes de noir et blanc. À la façon des Nabis, il cerne de noir la silhouette longiligne des pins, accentuant le port ornemental des arbres. L’effet de miroitement sur les rives de l’Odet vient apporter un équilibre harmonieux à ce tableau, dont la composition est caractéristique des œuvres de cet artiste.