Autodidacte, Gaston La Touche abandonne à partir de 1890 au contact de Félix Bracquemond, sa manière sombre et réaliste. Il brûle la plupart de ses œuvres réalisées entre 1875 et 1890 et adopte alors un univers de fêtes galantes et de banquets champêtres, de jardins irréels nés de sa fantaisie sans limite. Ses toiles hautement décoratives, sont désormais traitées avec des couleurs claires et chatoyantes. L’univers des récits merveilleux que lui ont enseignés les vieux bûcherons du village de son père, Champsecret en Basse-Normandie, imprègne fortement ses paysages imaginaires, inspirés des bassins de Versailles et des allées du parc de Saint- Cloud. Le peintre affirmait lui-même qu’il n’avait qu’un seul maître : le Parc de Versailles. “Son art est pour moi, écrit Camille Mauclair, l’exemple d’une transposition poétique absolue, exactement limitrophe de la peinture et de la poésie – et par conséquent de la musique, car il s’exprima symphoniquement”.